Podcast Paul Musique #03 – Avec Adrien Fertier (Monoechostudio) : Créer, produire et ressentir le son

Aujourd’hui, j’ai envie de vous emmener dans les coulisses de mon troisième épisode du podcast Paul Musique.
J’y ai reçu Adrien Fertier, un musicien multi-instrumentiste, producteur et fondateur de Monoechostudio, un studio indépendant où se mêlent passion, exigence et humanité.

Adrien, c’est le genre de personne qu’on sent habité par le son. Pas seulement par la musique, mais par la matière sonore elle-même : les vibrations, les textures, les imperfections qui font qu’un morceau devient vivant.


🎸 I. La naissance d’un passionné : quand tout commence avec une guitare

Dès le début, Adrien m’a parlé de son rapport à la musique comme d’un langage naturel. Il a grandi dans une famille où on dansait beaucoup, où la musique résonnait dans le salon. C’est dans ce climat chaleureux qu’il a pris sa première guitare, vers 12 ans.


On est dans les années 2000, à une époque où les radios françaises diffusent encore beaucoup de rock : The Strokes, The Hives, Nirvana, Muse… Des guitares, des batteries, des sons vivants. C’est cette énergie-là qui lui a donné envie de s’y mettre.

Mais très vite, il m’a confié quelque chose que j’ai trouvé fascinant : ce qu’il aimait par-dessus tout, ce n’était pas forcément jouer, c’était enregistrer.

“Je m’enregistrais sans arrêt. Au début, je faisais ça avec n’importe quoi. Je tapais sur des boîtes d’allumettes, je superposais des sons. Ce que j’aimais, c’était construire.”

Ce goût pour la construction sonore, on le sent encore aujourd’hui dans sa manière de travailler. Adrien, c’est un artisan du son. Il façonne, ajuste, polit. Pas pour la perfection technique, mais pour l’émotion.


🧠 II. Du rock adolescent au studio : l’ingénieur du son autodidacte

Quand on parle de ses débuts, on sent tout de suite que le rock a été sa grande école. Comme beaucoup, il a commencé avec un groupe, des potes, une batterie, une basse, deux guitares. Mais là où les autres rêvaient de scène, lui voulait juste enregistrer les répètes.

“Les concerts, j’en avais rien à foutre, m’a-t-il dit en riant. Moi, je voulais entendre comment ça sonnait. J’étais obsédé par le son qu’on pouvait capturer.”

C’est cette obsession du son qui l’a mené, quelques années plus tard, à Montréal, pour se former à la production musicale. Là-bas, il découvre le métier d’ingénieur du son, les techniques d’enregistrement, les logiciels, le mixage… mais aussi les limites de l’enseignement académique.

Car si les écoles te donnent les outils, elles ne t’apprennent pas forcément à écouter avec ton cœur.
Et ça, Adrien l’a appris seul, en accumulant les expériences : du live, du court-métrage, du mix pour d’autres, jusqu’à fonder Monoechostudio, son propre espace créatif, quelque part dans le Beaujolais.


💡 III. Le retour du rock, les réseaux et la fin des modes

Pendant notre discussion, on a parlé d’un sujet qui revient souvent entre musiciens : les modes musicales.
Je lui ai demandé s’il pensait que le rock allait revenir, comme on l’entend parfois. Sa réponse m’a marqué :

“Pour moi, il est déjà revenu. Pas forcément dans sa forme brute, mais dans les textures, les influences. La guitare, qu’on avait jugée ringarde pendant un temps, revient petit à petit dans la pop, l’indie, le rap.”

Et c’est vrai. On vit une époque où tout coexiste : guitare, synthé, autotune, cordes, bruitages. Les frontières se brouillent, les genres s’hybrident.
Les réseaux sociaux ont cassé les murs : un artiste peut maintenant créer dans son salon et toucher des millions de gens sans passer par les circuits traditionnels.

Mais cette liberté a aussi un revers. Comme il le dit très bien :

“Quand une esthétique devient à la mode, elle cesse d’être unique. Aujourd’hui, tout va tellement vite qu’un son peut devenir cliché en deux semaines.”

La vraie modernité, selon lui, c’est de ne pas chercher à être moderne.
Et je crois qu’on partage cette idée : la sincérité finit toujours par se voir, même à travers un mix.

Adrien fertier et paul simon

💿 IV. L’indépendance musicale : entre liberté et solitude

J’ai demandé à Adrien ce qu’il pensait de l’indépendance, un sujet qui me touche beaucoup aussi.
On vit dans une époque où chacun peut sortir un morceau en deux jours, sans label, sans intermédiaire. Mais est-ce vraiment si simple ?

Il m’a répondu sans détour :

“L’indépendance, c’est génial pour la liberté créative. Tu peux publier quand tu veux, choisir ta pochette, ton mix, tout. Mais ça demande une énergie folle. Et puis, soyons honnêtes : ça ne paye pas toujours.”

Il a raison. Être indépendant, c’est aussi accepter de tout gérer soi-même : la création, la com’, la promo, la distribution.
Mais c’est aussi ça, la beauté du métier aujourd’hui : on n’a plus besoin d’attendre qu’on nous donne la permission d’exister.

Adrien l’a vécu à travers son parcours : entre des années de freelance, des collaborations sur Fiverr, des arrangements pour des artistes du monde entier, il a su créer un modèle qui lui ressemble : libre, humain, artisanal.


🎚️ V. Le rapport au son : analogique, numérique et la quête du vrai

L’un des moments les plus passionnants de notre échange, c’est quand on a parlé du rapport au son.
Adrien m’a expliqué qu’après des années à travailler avec des simulateurs et des VST, il est revenu à l’essentiel : les vrais amplis, les vraies guitares, les vraies vibrations.

“Quand tu fais sonner un ampli dans une pièce, il se passe quelque chose que tu ne peux pas simuler. Le son vit, il interagit avec l’air. Même si c’est un peu crade, c’est humain.”

J’ai adoré cette phrase. Parce qu’elle résume ce que j’aime dans la musique : ce petit “défaut” qui devient une émotion.


Et c’est valable dans tout : dans une voix un peu imparfaite, dans une prise brute, dans un souffle qu’on laisse volontairement.

Adrien, lui, a choisi d’accepter cette imperfection. Il ne cherche pas le son parfait, mais le son juste.
Celui qui fait vibrer quelque chose chez l’auditeur.


🤖 VI. L’intelligence artificielle dans la musique : outil ou menace ?

Impossible aujourd’hui de ne pas aborder le sujet de l’IA.
Je lui ai demandé comment il vivait l’arrivée de ces nouvelles technologies dans son métier. Et sa réponse m’a surpris par sa lucidité.

“Je vois des clients m’envoyer des maquettes faites avec des IA. Il y a un an, c’était bancal, maintenant, c’est bluffant. Mais il manque encore l’humain. Il y a toujours quelque chose d’un peu flou, un peu désincarné.”

Il m’a parlé de nouvelles fonctions dans ses logiciels, comme la séparation de stems automatiques, ou les outils capables de recréer des voix.


C’est fascinant, mais aussi vertigineux.
Pour lui, l’intelligence artificielle est un formidable outil d’analyse et de référence, mais elle ne remplacera jamais le cœur du métier : le goût, le ressenti, la main humaine.

“La musique, c’est une histoire de choix. L’IA peut t’aider à choisir plus vite, mais elle ne saura jamais pourquoi tu aimes ce que tu aimes.”


🧩 VII. Le quotidien d’un artisan du son : rigueur, chrono et plaisir

Adrien m’a aussi beaucoup parlé de sa manière de travailler. Il m’a confié qu’il se chronométrait pour rester concentré, éviter de se disperser.

“Quand tu bosses chez toi, c’est facile de s’arrêter pour faire autre chose. Le chrono, c’est mon garde-fou.”

Mais au-delà de la méthode, ce qui ressort de son discours, c’est le plaisir.
Même après des centaines de projets, il garde la même flamme. Il m’a dit qu’il pouvait passer des heures à peaufiner un son de guitare, ou un petit solo qu’on n’entendra peut-être même pas.

Et j’ai trouvé ça magnifique, parce que c’est exactement ce qui nous relie, tous les musiciens : cette joie intime de créer quelque chose de beau, même si personne ne le voit.
Il m’a aussi raconté qu’il travaille avec des clients du monde entier, souvent dans l’ombre, parfois sans être crédité. Mais ça ne le dérange pas.

“Je sais que j’ai mis ma patte dans le morceau. C’est déjà une forme d’existence.”


🎬 VIII. Le cinéma, les voix off et les mille vies du son

Ce que peu de gens savent, c’est qu’Adrien ne se limite pas à la musique. Il fait aussi du son pour des courts-métrages, des podcasts, des conférences.
Il aime cette diversité. C’est une autre manière de raconter des histoires, avec des images cette fois.

“Mixer pour un film ou une série, c’est un autre langage. Tu mixes des voix, des ambiances, de la musique. C’est une écriture différente, mais toujours avec la même idée : faire ressentir.”

Et c’est aussi pour ça que je voulais l’inviter dans le podcast : parce qu’il incarne cette génération d’artisans qui ne cloisonnent pas la création.
Ils enregistrent, composent, enseignent, bricolent, mixent, partagent. Et tout ça, avec la même curiosité.


🎧 IX. Monoechostudio : la philosophie d’un son humain

Quand il parle de son studio, Adrien a des étoiles dans les yeux.
Ce n’est pas un grand studio parisien avec 20 cabines et des lumières bleues, c’est une pièce de 15 m² à la campagne, mais pleine d’âme.
Chaque instrument, chaque pédale, chaque câble a une histoire.

“Je ne voulais pas d’un lieu impressionnant, je voulais un lieu sincère. Ici, tout est à taille humaine.”

Et ça se ressent.
Il accueille des artistes locaux, des groupes, mais aussi des élèves : des enfants qui viennent apprendre la guitare, des retraités qui veulent enregistrer leurs chansons.
C’est une micro-société du son, un lieu de transmission et de passion.
Il forme aussi en ligne, en partageant ses sessions à distance avec des chanteurs ou des producteurs.

Bref, Monoechostudio, c’est un atelier sonore, un lieu où on apprend, on expérimente, et surtout, on ressent.


❤️ X. Ce que je retiens de cet échange

Quand j’ai lancé le podcast Paul Musique, c’était avec une idée simple : mettre en lumière les passionnés qui font vivre la musique.
Ceux qu’on ne voit pas toujours, mais sans qui les chansons ne seraient pas ce qu’elles sont.

Avec Adrien, j’ai eu l’impression de parler à un miroir.
On a le même rapport à la sincérité, au son, à l’artisanat.
J’ai appris qu’il ne faut pas toujours chercher à être dans la tendance, ni à tout contrôler. Parfois, le secret, c’est juste d’écouter ce qui sonne vrai.

“Le plus beau son, c’est celui qui te ressemble.”

C’est peut-être ça, au fond, la philosophie du Monoechostudio — et celle du podcast Paul Musique aussi : une musique qui n’est pas là pour plaire à tout le monde, mais pour toucher quelqu’un, quelque part, profondément.

🎧 À propos d’Adrien Fertier

Adrien Fertier est un ingénieur du son, compositeur et multi-instrumentiste basé à Lyon, fondateur du monoechostudio — un espace entièrement dédié à la création musicale, à l’enregistrement et à la production sonore [1][2].

🎙️ Profil professionnel

Depuis 2013, Adrien exerce comme ingénieur du son indépendant, mêlant sens artistique et expertise technique.
Parallèlement à ses activités de production, il partage son savoir à travers l’enseignement :

  • Histoire de la musique à Musitechnic (Montréal)
  • Production sonore et musicale à Studio M et 3iS (Villeurbanne / Bron) [1]

Il occupe également le poste de Chef Audio Podcast à l’Agence Tintamarre à Lyon, où il supervise la conception et le mixage de créations sonores originales [1].

🎓 Formation et savoir-faire

Formé à Montréal en techniques de production musicale, Adrien maîtrise la M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur), l’enregistrement, le mixage et le son à l’image [1].
Musicien depuis son adolescence, il joue de la guitare, du piano et de la batterie, et explore des univers variés : pop, rock, hip-hop ou encore musique électronique [1].

🎚️ Activité et philosophie sonore

À travers monoechostudio, Adrien développe une approche artisanale de la production. Il aide artistes, podcasteurs et réalisateurs à définir une identité sonore singulière, en privilégiant la chaleur des instruments réels et l’émotion du son analogique.
Il propose également des formations sur mesure — guitare, M.A.O., mixage — souvent réalisées sur Ableton Live, son environnement de travail favori [1][5].

🎵 Présence artistique

Sous le pseudonyme Diana Hutch, Adrien publie ses propres créations et collaborations. Ses productions ont été relayées sur Spotify, Deezer et YouTube (notamment sur la chaîne de David Dean Burkhart) [3][4][6].
En tant que producteur indépendant, il collabore avec de nombreux artistes désireux d’affirmer leur identité sonore à travers des textures organiques, des sons analogiques et une émotion authentique.


📎 Sources et références
[1] https://www.monoechostudio.com/formation
[2] https://fr.linkedin.com/in/adrien-fertier-77a82760
[3] https://www.deezer.com/fr/artist/10690079
[4] https://soundbetter.com/profiles/602019-adrien-fertier
[5] https://www.monoechostudio.com
[6] https://www.youtube.com/watch?v=4WzWmCuhppY
[7] https://fr.linkedin.com/pub/dir/Adrien/Fertier


🔗 Pour aller plus loin

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Podcast Paul Musique – Épisode #03 : Adrien Fertier / Monoechostudio
Un échange sincère et passionné sur la création, le son, et la quête d’un univers musical vrai et humain.
Parce qu’au fond, le son, c’est une émotion avant tout.

🎧 FAQ – Liée à Mon Œcho Studio & Adrien Fertier

Quels sont les services proposés par Mon Œcho Studio ?

Monoechostudio propose un large éventail de services en production musicale et audio :

  • Enregistrement, mixage et arrangement
  • Design sonore pour la musique, les podcasts et l’audiovisuel
  • Création d’identité sonore pour artistes, marques et projets multimédias

Adrien Fertier accompagne chaque créateur dans le développement d’un son unique, mêlant émotion, texture et précision.
Il propose également des formations personnalisées en M.A.O., guitare et techniques de mixage.


Comment réserver une session de production avec Adrien Fertier ?

La réservation se fait directement sur le site officiel ou via ses réseaux (Instagram, LinkedIn).
Avant chaque session, Adrien prend le temps d’échanger avec l’artiste pour comprendre sa vision, ses influences et ses objectifs.
Les collaborations peuvent se dérouler en studio à Lyon ou à distance, selon les besoins du projet.


Dans quels styles musicaux Adrien Fertier est-il spécialisé ?

Adrien évolue dans plusieurs univers : pop, rock, indie, hip-hop et musique électronique.
Son approche consiste à combiner des instruments réels (guitares, pianos, batteries) à des textures analogiques chaleureuses pour créer un son moderne, vivant et personnel.
Son objectif : aider chaque artiste à trouver son identité sonore sans perdre en authenticité.


Quel matériel est utilisé au monoechostudio ?

Le studio associe des outils analogiques et numériques pour offrir un son à la fois précis et organique.
Parmi le matériel utilisé :

  • Interfaces audio et préamplis professionnels
  • Micros et enceintes de studio de haute qualité
  • Amplis et pédales analogiques pour guitares
  • Synthétiseurs et instruments acoustiques variés

La majorité des productions est réalisée sur Ableton Live, la station de travail principale d’Adrien.


Des cours ou formations en ligne sont-ils disponibles ?

Oui. Adrien propose des cours à distance en production musicale, MAO, sound design et mixage audio.
Les sessions sont personnalisées, adaptées au niveau et aux objectifs de chaque élève.
Elles se déroulent via partage d’écran et démonstrations en direct, avec un accompagnement sur vos propres morceaux.
Plus d’informations sur la page Formations du site officiel.

🎙️ À propos du podcast Paul Musique et du blog

Le podcast Paul Musique est né d’une envie simple : partager des conversations vraies avec des artistes, des producteurs et des passionnés qui façonnent la musique d’aujourd’hui.
Chaque épisode est une rencontre, un échange autour de la création, de l’écriture, du son et de cette émotion qui relie tous les musiciens.

🎧 Dans le premier épisode, j’ai accueilli Clément de Solfierno, pour parler du lancement du podcast et de nos débuts en vidéo.
🎤 Le deuxième épisode, avec Frank Cotty, explore la chanson française sous un angle à la fois créatif et humoristique.
Et bien sûr, ce troisième épisode avec Adrien Fertier prolonge cette série de rencontres autour de la passion et de la production musicale.

Le podcast est disponible sur toutes les plateformes et centralisé sur la page officielle du Podcast Paul Musique, où vous pouvez retrouver tous les épisodes et les dernières actualités.


💿 Le blog Paul Musique : un espace pour découvrir et partager

Au-delà du podcast, j’ai créé le blog Paul Musique comme un lieu de découverte autour de la chanson française, des artistes émergents et des nouvelles créations musicales.
On y parle d’écriture, d’inspiration, de production… mais aussi de tout ce qui fait la richesse de notre scène francophone.

Parmi les articles à (re)découvrir :
🎵 Quelles sont les plus belles chansons françaises ? – une sélection personnelle et sensible des titres qui ont marqué notre culture musicale.


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Que vous soyez musicien, mélomane ou simple curieux, bienvenue dans cette aventure où la musique se partage avant tout avec le cœur. ❤️


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